Construir-se nas LGBTfobias: existência, resistência e capacidade de agir no contexto brasileiro.

Detalhes bibliográficos
Ano de defesa: 2021
Autor(a) principal: Paz, Diego lattes
Orientador(a): Amazônas, Cristina, Fassin, Éric
Banca de defesa: Francisco, Ana Lucia, Marques, Ricardo D., Pelúcio, Larissa, Ayouch, Thamy, Molinier, Pascale
Tipo de documento: Tese
Tipo de acesso: Acesso aberto
Idioma: por
Instituição de defesa: Universidade Católica de Pernambuco
Programa de Pós-Graduação: Doutorado em Psicologia Clínica
Departamento: Departamento de Pós-Graduação
País: Brasil
Palavras-chave em Português:
Palavras-chave em Inglês:
Sex
Área do conhecimento CNPq:
Link de acesso: http://tede2.unicap.br:8080/handle/tede/1492
Resumo: Cette thèse place au centre de ses réflexions la construction de la subjectivité comme puissance d’agir face à la violence basée sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle, homophobie ou plus largement LGBTphobie. Cette recherche s’inscrit dans une perspective épistémologique féministe des savoirs situés : le chercheur est incarné sur son terrain et dans son écriture, où il revendique une responsabilité éthique et politique. L’enquête a été menée auprès de personnes qui se définissent comme gaies, lesbiennes, bisexuelles, non binaires, travesties et transgenres (LGBTQIA+). Le terrain de cette étude, c’est le Brésil depuis le coup d’État parlementaire de 2016, avec la destitution de la présidente Dilma Rousseff, qui a débouché sur la montée en puissance d’une extrême droite ultra néolibérale et conservatrice qui accède à la présidence avec Jair Bolsonaro. Le passage en revue systématique de la littérature scientifique ont permis de mettre en lumière l’histoire de ce tournant idéologique : l’homophobie n’est plus combattue par l’État, comme elle commençait de l’être sous les gouvernements précédents ; elle devient au contraire un mode de gouvernement. Ces événements ont d’ailleurs entraîné l’accroissement des violences qui parcourent les récits des personnes enquêtées ici. À partir des discours co-construits lors des entretiens, la thèse reconstitue en effet 21 récits de vie (dont celui de l’auteur de la thèse). Les axes d’analyse portent sur les manières de se produire soi-même, face aux prescriptions socioculturelles, notamment en termes de genre et de sexualité ; sur les stratégies d’existence et donc de résistance face à la violence ; enfin, sur la capacité d’agir collective en vue de construire un réseau de soutien pour affronter la violence. Je pars donc des discriminations qu’ils et elles ont subies en analysant comment cette expérience participe de leur subjectivation. Pour cela, je mobilise comme clef analytique le concept de capacité d’agir (agency). À partir de la relecture de Michel Foucault et Judith Butler par Saba Mahmood, pensée comme un travail sur soi, cette puissance d’agir se distingue clairement de la notion de résistance. Je m’appuie ainsi sur trois principes : premièrement, la violence est un acte qui assujettit et produit des formes de subjectivité ; en deuxième lieu, ce processus de devenir sujet s’opère dans une lutte qui implique la production d’une marge de manoeuvre face à un type spécifique de violence ; et, finalement, cette capacité d’agir ne se limite pas à des actions ou pratiques qui s’opposent visiblement aux normes, mais inclut également des manières productives de les habiter. J’ai enfin pu observer que c’est dans la relation avec ce type de vécu, toujours présent (concrètement ou symboliquement), que les personnes LGBTQIA+ construisent leurs manières d’exister dans le monde. Cette construction se joue dans une négociation permanente avec les la norme de genre et de sexualité, et les sanctions qui en découlent. Une telle existence négociée requiert des modes créatifs d’action : les manières dont nous nous organisons pour produire des réponses créatives aux expériences de violence construisent des façons d’exister, ainsi que de résister, qui se traduisent en formes singulières de subjectivité. Bref, la subjectivation est à la fois l’effet et l’instrument de la capacité d’agir.