Detalhes bibliográficos
Ano de defesa: |
2024 |
Autor(a) principal: |
Macedo, Cristian Cláudio Quinteiro |
Orientador(a): |
Reuillard, Patrícia Chittoni Ramos |
Banca de defesa: |
Não Informado pela instituição |
Tipo de documento: |
Tese
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Tipo de acesso: |
Acesso aberto |
Idioma: |
por |
Instituição de defesa: |
Não Informado pela instituição
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Programa de Pós-Graduação: |
Não Informado pela instituição
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Departamento: |
Não Informado pela instituição
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País: |
Não Informado pela instituição
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Palavras-chave em Português: |
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Palavras-chave em Inglês: |
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Link de acesso: |
http://hdl.handle.net/10183/276336
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Resumo: |
Cette thèse est une recherche en histoire de la traduction qui s'appuie sur la linguistique et l'histoire des concepts. Elle part du changement de formulation de la définition du verbe « traduire » dans le Dictionnaire de l'Académie française. Dans l'édition de 1798, la définition passe de « Tourner un ouvrage d'une Langue en une autre » (comme elle était écrite depuis la première édition, en 1694) à « Faire passer un ouvrage d'une langue dans une autre ». Afin de comprendre les raisons de ce changement, nous avons cherché à analyser les multiples discours enregistrés dans des textes, susceptibles d'offrir des traces du contexte socio-historique dans lequel les rédacteurs du célèbre dictionnaire étaient insérés. L'hypothèse soulevée est que le changement de définition reflétait une transformation de la temporalité vécue à l'époque. Le verbe « traduire » aurait subi le phénomène de temporalisation, qui s'est produit entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle, et qui a renouvelé le sens de nombreux mots, leur donnant une forte caractéristique sémantique temporelle. En ce sens, « faire passer » exprimait la temporalité dominante dans les esprits français de l'époque, basée sur une notion d'accélération du temps, alors que « tourner » représentait mieux une perception temporelle plus liée à la nature, au travail minutieux et silencieux des lettrés et des scribes médiévaux. La délimitation temporelle, initialement centrée sur un changement intervenu au XVIIIe siècle, a été élargie afin de collecter des données permettant de contraster les deux temporalités dominantes sur de longues périodes (le Moyen Âge, l'époque moderne et l'aube de l'époque contemporaine). Dans le cadre de notre recherche, nous avons constitué un corpus d'ouvrages lexicographiques européens de la Renaissance et de textes contemporains traitant directement ou indirectement du sujet de la traduction. Les entrées contenant des mots renvoyant à l'activité de traduction ont été analysées à l'appui de la lecture d'ouvrages contemporains et de textes historiographiques qui nous éclairent sur les périodes de leur production. Notre analyse s'est appuyée sur les hypothèses suivantes : les dénominations et les attributions de sens reposent sur la vision du monde des énonciateurs ; les communautés linguistiques (dans notre cas, les lettrés européens, en particulier les Parisiens) développent une vision du monde particulière partagée par leurs membres ; certains mots ont une valeur terminologique et possèdent une charge conceptuelle qui évolue au fil du temps, en fonction des controverses, des constructions discursives, des expériences et de la production de connaissances. À une certaine époque, une partie de l'Europe occidentale a connu le phénomène de « temporalisation », qui a renouvelé le sens de nombreux mots, leur conférant une forte caractéristique sémantique temporelle. Le résultat de la recherche est présenté sous la forme d'un essai en deux chapitres, chacun d'eux se concentrant sur l'un des sèmes définitionnels impliqués dans son changement : « tourner » et « traduire ». |