Detalhes bibliográficos
Ano de defesa: |
2013 |
Autor(a) principal: |
Machado, Maria Paula Prates |
Orientador(a): |
Silva, Sergio Baptista da |
Banca de defesa: |
Não Informado pela instituição |
Tipo de documento: |
Tese
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Tipo de acesso: |
Acesso aberto |
Idioma: |
por |
Instituição de defesa: |
Não Informado pela instituição
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Programa de Pós-Graduação: |
Não Informado pela instituição
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Departamento: |
Não Informado pela instituição
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País: |
Não Informado pela instituição
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Palavras-chave em Português: |
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Link de acesso: |
http://hdl.handle.net/10183/107247
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Resumo: |
Dans cette thèse, je propose d'envisager comment les Guarani-Mbyá donnent sens et établissent des relations avec leurs Autres. À partir du langage théorique de la prédation, qui trouve à s'exprimer chez les Mbyá dans une politique de refus du conflit, je focalise mon attention sur les couples mbyá/juruá (non-indigène), féminin/masculin, vivants/morts et, d'une façon générale, proie/prédateur, au sein d'une scène qui s'étend aux ouvertures et aux fermetures du « système du juruá ». L'instabilité de la relation entre vivants et morts se joue dans ñe'ë (principe vital) et ãngue (ombre, spectre) en passant par ete (corps), à l'interstice du risque et de la capture avérée, dans lequel résident les Autres. La propagation de la production de la différence entre morts et vivants implique la nécessité d'une distance qui ne nie pas pour autant l'intensité de la relation. Les mêmes réflexions s'appliquent au couple mbyá/juruá. Les seconds, pour être eux aussi des Autres distants, fragilisent le corps des premiers en raison de leur mode de vie, leur nourriture et leurs attitudes. Alors que la médiation avec les morts implique les chamans, ce sont ici les alliés juruá qui font office de médiateurs prédateurs entre les Mbyá et les Juruá en général. Quant à la relation des Mbyá avec leurs affins, celle-ci exige déjà une tentative de transformation qui fasse de ces Autres proches des sujets approchants, selon la limite d'un principe de négativité. Il ne s'agit pas de transformer cet Autre en égal, car celui-ci perdrait alors tout entier son statut d'autre. En m'inspirant de la thèse de plusieurs auteurs américanistes, je développe l'argument selon lequel la femme Mbyá est intrinsèquement constituée par deux beaux-frères, le premier étant son frère réel et le second son « frère » animal, de telle sorte qu'elle se trouve déjà être, en elle-même, proie. La prédation, dans cette configuration, s'inscrit dans une relation entre sexes opposés ; elle n'est plus ici réversible, car la différence entre les termes est relancée. Proie, la femme occupe une position défavorisée face aux hommes, étant objet, sans être sujet, d'une tension prédatrice. Je considère enfin les ja (maîtres) qui, comme les morts et les Juruá, ne sont pas affins mais ennemis dans toute leur puissance. Si chacun a son maître, si chacun a son « âme », le maître a fonction de sujet. Le ja est seulement maître face à l'Autre ; il n'est jamais maître de quelqu'un/quelque chose en soi. Envisagé ainsi en tant que personne/sujet du réseau de relations sociocosmologiques, le ja est également un médiateur du mode relationnel de la prédation. En conclusion, j'avance que les morts sont pour les Juruá ce que les ja sont pour les affins proches. Si les deux premiers doivent être le point distant du noeud relationnel, les deux derniers sont les proies vitales pour la constitution fondamentale de soi. Et entre ces deux extrêmes, les médiateurs nous suggèrent assumer une fonction paradoxale. Cette recherche est circonscrite à une région composée de plusieurs affluents du lac Guaíba, localisée à l'extrême sud du Brésil, dans laquelle j'ai réalisé des études ethnographiques ces dix dernières années. |